Le Casseur d’os – volume 3-2

vol-3-2

Liste commentée des reptiles et amphibiens des Pyrénées occidentales françaises (G. Pottier)

Depuis la publication de l’Atlas de répartition des Reptiles et Amphibiens de France (Castanet & Guyétant) en 1989, un grand nombre d’observations ont été réalisées dans les départements des Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques, certaines enrichissant notre connaissance de la distribution, spaciale et altitudinale, de nombreuses espèces.

Ainsi, certaines espèces rares telles la Coronelle girondine Coronella girondica, et la Vipère de Seoane Vipera seoanei, ont été trouvées dans de nouvelles localités, parfois élargissant considérablement leur aire de répartition connue. Parmi les Lézards, le Lézard des Pyrénées de De Bonnal Iberolacerta bonnali = Archaeolacerta bonnali = Lacerta monticola ssp. Bonnali a été découvert dans presque toutes les zones de montagne des Hautes-Pyrénées, alors qu’auparavant, il n’était connu que d’une poignée de localités. Enfin, certains amphibiens pour lesquels peu de spécimens avaient été découvert dans la zone d’étude, comme le Crapaud calamite Bufo calamita et le Pélodyte ponctué Pelodytes punctatus, ont été contacté dans plusieurs zones, accroissant considérablement leur répartition altitudinale connue pour le versant nord des Pyrénées occidentales et centrales.

Il nous a semblé utile de publier l’état des connaissances concernant la répartition des reptiles et amphibiens dans les deux départements concernés, afin d’aider à la préparation du premier Atlas de répartition des Reptiles et Amphibiens des Pyrénées occidentales françaises.

Caractérisation de l’avifaune nicheuse des Pyrénées occidentales (J.L. Grangé)

L’analyse de l’avifaune nicheuse des Pyrénées occidentales du point de vue de l’appartenance faunistique de ses divers éléments permet de définir les caractéristiques principales de ce cortège: 154 espèces reproductrices (soit plus de la moitié de l’effectif national) sur deux départements seulement, forte présence des catégories Paléomontagnarde et Paléoxéromontagnarde (boréaux-alpins au sens large) et bonne représentation du cortège Paléarctique et Européen, constituant le « fonds commun » de peuplement de notre pays. L’originalité de la composition du peuplement reproducteur réside dans l’importance du cortège montagnard (13 des 15 espèces françaises se reproduisent chez nous) dont les indices de répartition sont très faibles, ce qui accentue la responsabilité des Pyrénées occidentales dans le maintien de populations viables et maintenues hors de toute influence anthropique néfaste.

Statut du Vautour moine Aegypius monachus dans les Pyrénées occidentales (J.L. Grangé)

Le Vautour moine Aegypius monachus a toujours eu un statut d’espèce peu courante, voire rare, dans les Pyrénées occidentales, comme le montre l’examen des écrits des naturalistes du XIXème siècle qui s’accordent à rejeter l’hypothèse d’une nidification dans nos montagnes. Au XXème siècle, la première observation date de 1955 puis quinze observations vont se succéder de 1976 à 2002 inclus (contre 13 pour le reste du pays). Le pattern d’apparition de l’espèce est défini par une prépondérance des contacts au Pays-Basque (60%), 85% des individus observés entre avril et juillet, 80% des données concentrées dans la dernière décennie et une fréquentation quasi exclusive des zones de moyenne montagne (au-dessous de 1100 mètres).

Un survol des données ailleurs en Europe occidentale nous permet de confirmer la rareté de son erratisme malgré l’introduction de l’espèce dans les Cévennes en 1992 et l’augmentation de la population ibérique (1500 couples en 2002).

Observation d’un Labbe à longue queue Stercorarius longicaudus en vallée de Campan (2e donnée pour les Hautes-Pyrénées) (C. Bergès)

Du 31 août au 13 septembre 2002, un Labbe à longue queue Stercorarius longicaudatus a séjourné en vallée de Campan, à 725 mètres d’altitude. Il s’agit de la seconde donnée pour le département des Hautes-Pyrénées, confirmant l’existence d’une voie de migration pour cette espèce, bien à l’intérieur des terres.

Formation de dortoirs hivernaux chez l’Elanion blanc dans le bassin de l’Adour (S. Duchateau)

Deux dortoirs hivernaux d’Elanion blanc Elanus caeruleus ont été découverts et étudiés dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Tous deux sont situés dans des milieux broussailleux (saules de 4 à 5 mètres de hauteur et jeunes pins maritimes). L’arrivée au dortoir se situe 20 à 25 minutes après le coucher du soleil. Le nombre d’oiseaux varie de 2 à 5. Les possibles raisons de ces rassemblements sont brièvement discutées.

Le Rollier d’Europe Coracias garrulus dans le bassin de l’Adour (S. Carbonnaux)

Le Rollier d’Europe, déjà connu au XIXème siècle dans le Bassin de l’Adour, est apparu au moins 21 fois de 1983 à 2002. Après quelques éléments généraux, cette note évoque les hypothèses sur l’origine de ces oiseaux.

Prise de serres chez le Circaète Jean-le-blanc (M. Gush)

Cette note décrit une observation de deux Circaètes durant laquelle un des oiseaux plongea sur son congénère. Ce dernier, se retourna et les deux oiseaux s’agrippèrent par les serres et tombèrent en « feuille morte » jusqu’au niveau du sol. Puis, ils regagnèrent de la hauteur en vol battu, le scénario se répéta deux fois avec respectivement 37 et 50 rotations complètes. Ce comportement antagoniste entre des circaètes ne paraît pas être connu.

Note sur une population en milieu alpin de Faucon crécerelle Falco tinnunculus en haute vallée d’Ossau (S. Duchateau)

Une petite population de 9 couples (plus 3 possibles) de Faucon crécerelle Falco tinnunculus se reproduisant en altitude (de 1880 à 2250 m) a été suivie en haute vallée d’Ossau. Un couple régente de 189 à 253 ha. Les jeunes prennent leur envol mi-juillet, la couverture neigeuse retardant la saison de reproduction.

Observation d’une Fauvette mélanocéphale Sylvia melanocephala en Béarn (2e donnée du bassin de l’Adour) (S. Hommeau)

Commune en Espagne et au pourtour méditerranéen français, la Fauvette mélanocéphale Sylvia melanocephala est exceptionnelle dans le Bassin de l’Adour. L’observation d’un individu de cette espèce le 18 octobre 2001 en Béarn tend à confirmer l’hypothèse d’une possible progression vers l’ouest et le nord de son aire de distribution.

Le vol en chute libre ou le Gypaète Gypaetus barbatus pourrait-il rattraper l’os qu’il a lâché ? (Y. Boudoint)

Démonstration, sur la base d’éléments de physique théorique concernant la chute des corps, que le Gypaète barbu peut rattraper l’os qu’il a lâché en suivant une trajectoire dite «brachystochrone» bien que cette situation n’ait jamais été observée dans la nature à ce jour.

Les commentaires sont fermés